Changement climatique : l'influence humaine revue à la hausse grâce à une réactualisation des indicateurs clés
Plus de 50 scientifiques de 44 institutions, dont Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue au Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE – Univ. Paris-Saclay/ CNRS/CEA/UVSQ), membre du Haut Conseil pour le climat et coprésidente du groupe 1 du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) jusqu'en juillet 2023, ont travaillé sur un état des lieux du changement climatique avant la parution du prochain rapport du GIEC en 2027. Leur étude montre une augmentation de l’influence des facteurs humains sur le réchauffement climatique.
Paru en 2021, le sixième rapport du GIEC s'appuyait sur des données issues d'observations disponibles jusqu'en 2019, voire 2020. Afin de renforcer la cohérence entre les rapports et de faire le point sur la situation avant la parution du prochain rapport prévu en 2027, 59 scientifiques ont remis à jour les indicateurs clés de l'état du climat et de l'influence humaine sur le changement climatique. Ils se sont notamment intéressés aux émissions de gaz à effet de serre et de CO2, aux émissions issues des énergies fossiles, aux émissions de composés à courte durée de vie comme le soufre, l'ammoniac et le carbone organique, et au forçage radiatif dû aux activités humaines.
Leur travail souligne l’intensification de l’influence humaines sur le climat : « les observations réactualisées ont mis en avant l'accentuation du déséquilibre du bilan énergétique de la Terre pour chaque période de 20 ans successive depuis 1974. Il est 21 % plus élevé pour la période située entre 2011 et 2023 que celle entre 2006 et 2018 […]. L'anomalie de température de surface globale observée en 2023 (par rapport à 1850-1900) atteint un nouveau record à 1,43°C (moyenne sur plusieurs jeux de données), avec l'augmentation entre 2022 et 2023 parmi les trois plus fortes observées lors d'évènements El Nino. Le réchauffement planétaire observé sur la dernière décennie atteint 1,19°C (9,2% de + qu'évalué dans le rapport du GIEC de 2021). Le réchauffement attribué à l'influence humaine est estimé à 1,19°C observé pour la période entre 2014 et 2023 et 1,31°C pour 2023 », confie Valérie Masson-Delmotte, chercheuse au Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE – Univ. Paris-Saclay/ CNRS/CEA/UVSQ).
Retrouvez l'article dans son intégralité sur le site de l’UVSQ.