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Student tutoring and mentoring: resources for success

Education Article published on 14 June 2023 , Updated on 14 June 2023

Cet article est issu de L'Édition n°21.

 

Depuis 2020, l’Université Paris-Saclay réfléchit et propose des dispositifs variés de tutorat et de mentorat. Leur objectif : contribuer à la réussite des étudiantes et des étudiants et lutter contre la précarité et l’isolement. Qu’elles s’adressent aux étudiantes et étudiants de premier cycle, aux primoarrivants ou aux femmes doctorantes spécifiquement, ces actions innovantes sont largement plébiscitées. 

À l’origine de la multiplicité de ces actions de tutorat et de mentorat, il y a un constat : la réussite étudiante et la construction d’un projet d’études ou d’insertion ne reposent pas uniquement sur l’obtention de diplômes. « Elles supposent aussi l’acquisition d’autres types de compétences, comme l’ouverture au monde et aux autres, l’autonomie et la confiance en soi, indispensables pour s’épanouir et se projeter vers l’avenir », précise Pascal Aubert, directeur de l’École universitaire de premier cycle Paris-Saclay et vice-président adjoint de l’Université Paris-Saclay. Or, si les enseignantes et enseignants de l’Université sont les premières référentes et référents des étudiantes et étudiants, elles et ils ne sont pas toujours à-même de répondre à l’ensemble de leurs besoins. 

C’est justement dans ces moments-là que la présence d’un tuteur ou d’une tutrice, d’un ou d’une mentor, disponible et dédié, peut s’avérer efficace en complément du dispositif pédagogique et administratif existant. « Force est de constater que l’accompagnement par les pairs constitue une approche particulièrement vertueuse. Nous devons donc tout faire pour soutenir les étudiantes et étudiants plus avancés qui veulent aider celles et ceux qui les suivent à franchir les obstacles qu’elles-mêmes et eux-mêmes ont pu connaître au cours de leur parcours », ajoute Fanny Binois, maîtresse de conférence en droit privé et responsable du service des référents pédagogiques de la Faculté Jean Monnet (Droit – Économie – Management). Conscientes du formidable levier de réussite que constituent ces outils, l’Université Paris- Saclay et ses différentes composantes proposent ainsi à celles et ceux qui le souhaitent de nombreux dispositifs, du premier cycle jusqu’au doctorat. 

 

S’en sortir dans la jungle du premier cycle 

S’il est un moment dans un cursus universitaire où l’on peut se sentir dépassé, c’est bien au cours de ses premières années d’études. C’est ainsi, pour répondre à ces besoins, qu’est né en 2020 le dispositif « Tutorat vie étudiante », piloté par la Direction de la vie étudiante et égalité des chances (DVEEC), dont les objectifs sont d’informer les étudiantes et étudiants sur les offres, services et dispositifs d’accompagnement de l’Université sur tous les champs de la vie étudiante, de soutenir les personnes en situation de fragilité en repérant les cas d’urgence pour les orienter vers les services adaptés, de faire remonter des idées et des pistes d’action, et de coordonner les emplois étudiants adaptés. « Dans le cadre de ce dispositif, deux types de tuteurs et tutrices sont recrutées pour accompagner les étudiantes et étudiants de premier cycle qui le souhaitent : des soutiens de vie étudiante rattachés aux composantes universitaires et à différents services et directions d’appui, dont la mission est de proposer un premier accueil généraliste et de proximité sur le campus, et des ambassadeurs et ambassadrices spécialisées sur des thématiques (sociale, logement, handicap, santé), dont la mission est d’aller à la rencontre des étudiantes et étudiants tout au long de l’année », explique Hervé Rivières, directeur de la DVEEC. 

Au-delà des aspects logistiques, les étudiantes et étudiants de premier cycle peuvent également ressentir le besoin d’un accompagnement plus disciplinaire ou méthodologique. « En droit, où les taux de redoublement sont importants les premières années, nous recevons de plus en plus de demandes allant dans ce sens. C’est pourquoi nous avons décidé de monter, en 2021, au sein de la Faculté Jean Monnet, un dispositif de tutorat par les pairs issus de masters 1 et de masters 2 à destination des étudiantes et étudiants de licence 1 et 2 », indique Fanny Binois. Ces tuteurs et tutrices sont présentes deux heures par semaine sur chacune des trois divisions que compte la Faculté pour répondre aux questions méthodologiques de leurs camarades plus jeunes, revenir sur un point de cours non compris ou permettre des mises en relation individuelle avec le pôle des référents pédagogiques ou le pôle orientation et insertion professionnelle, si nécessaire. « Au vu des retours très positifs que nous recevons, nous travaillons à étendre ce dispositif dont nous sommes convaincus qu’il constitue un levier de réussite très efficace », ajoute Fanny Binois. 

 

Des guides au services des étudiantes et étudiants internationaux 

Lorsqu’elles et ils arrivent en première ou en seconde année de master, les étudiantes et étudiants internationaux primo-arrivants sont aussi très demandeurs d’accompagnement. Les Graduate Schools Mathématiques, Life Science and Health (LSH) et Chimie s’impliquent ainsi de plus en plus pour faciliter les mises en relation de ces nouvelles arrivantes et nouveaux arrivants avec des étudiantes et étudiants plus anciens, et avec des enseignantes-chercheuses et enseignants-chercheurs désireux de les accompagner. « Ces actions sont supportées par le programme “Structuration de la formation par la recherche dans les initiatives d’excellence : former, apprendre, innover par la recherche” (SFRI-FAIR) », indique Élisabeth Dufour-Gergam, vice-présidente Formations transverses et prospectives métiers de l’Université Paris-Saclay. 

« Au sein de la Graduate School LSH, nous déployons cette année pour la première fois des actions de tutorat et de mentorat à destination de 24 étudiantes et étudiants primo-arrivants. Ces actions, nous les avons voulues complémentaires de ce qui est proposé au sein du Buddy Programme, auquel doivent être préalablement inscrites les candidates et candidats au tutorat », indique Marie-Anne Debily, directrice-adjointe aux relations internationales de la Graduate School LSH. « Le Buddy Programme est une action de la Direction des relations internationales et européennes (DRIE) complémentaire à celle de la Graduate School. Celui-ci a pour mission de mettre en relation des étudiantes et étudiants primo-arrivants avec des étudiantes et étudiants plus anciens qui se rendent disponibles pendant l’été pour répondre à des questions, les accueillent au moment de leur arrivée, les aident à s’installer, à ouvrir un compte bancaire, à se repérer dans les bâtiments, etc. », explique Élisabeth Dufour-Gergam. 

Dans le cadre du tutorat organisé par la Graduate School, les tuteurs et tutrices sont recrutées en master 2 ou en thèse et ont ainsi pour spécificité d’appartenir à la même mention – Biologie Santé – que les bénéficiaires. « Ils et elles peuvent aider les tutorées et les tutorés à se repérer dans les bâtiments d’enseignement de leur formation, et restent disponibles tout au long de l’année pour répondre à leurs questions, notamment en lien avec la formation qu’elles et ils vont intégrer », précise Slavka Kascakova, chargée de mission Tutorat au sein de la Graduate School LSH. Pour les discussions d’ordre pédagogique, de choix de stage ou d’orientation professionnelle, les primo-arrivantes et primo-arrivants tutorés peuvent également bénéficier de l’accompagnement d’une ou d’un mentor enseignant-chercheur de la mention. 

 

Construire avec une ou un mentor sa stratégie de carrière quand on est une femme 

Autre programme répondant à un besoin spécifique : le dispositif de mentorat « Femmes et Sciences » accessible à toutes les doctorantes de l’Université Paris-Saclay. « Ce programme est né du constat qu’il n’est pas évident pour une femme scientifique de construire une carrière internationale ambitieuse, d’autant plus à un âge où se pose aussi la question de la maternité. C’est pourquoi nous constituons chaque année environ 50 binômes permettant à des doctorantes mentorées d’être accompagnées par une ou un mentor issu du monde académique ou du privé », explique Géraldine Liot, co-responsable du programme avec Jessica Andreani et Gwenaëlle André. Cet accompagnement se concrétise autour de rencontres individuelles pour chaque binôme mentor / mentorée, de cercles de discussion entre mentors et mentorées, et d’ateliers sur la prise de parole en public, la réussite de son entretien d’embauche ou la maîtrise des outils de networking. « Alors que le programme tourne à plein régime depuis quatre ans, nous travaillons actuellement à la constitution d’un réseau d’alumni », indique Géraldine Liot.

 

Le tutorat : une stratégie gagnant-gagnant ultra plébiscitée 

Si les actions de tutorat répondent à un besoin des étudiantes et étudiants, elles sont aussi plébiscitées par les nombreux tuteurs et tutrices, rémunérées ou bénévoles, qui s’y investissent. « C’est incroyable de voir l’esprit de solidarité s’exprimer dans ce type d’actions. Une année, il nous est arrivé de recevoir 42 candidatures pour seulement six postes de tuteurs ou tutrices », témoigne Fanny Binois. Preuve de cet engouement pour le tutorat, le succès du dispositif « Cordées de la réussite », dans le cadre duquel des étudiantes et étudiants s’engagent bénévolement à accompagner des élèves de collèges et de lycées. « Nous sommes convaincus que ces types d’engagements développent l’ouverture d’esprit de nos étudiantes et étudiants, et contribuent à leur donner confiance. C’est pourquoi nous réfléchissons à la question de leur formation via la création d’une charte et la valorisation de leur engagement », conclut Pascal Aubert.